Hôtel Galland

France > Nouvelle-Aquitaine > Creuse > Aubusson

Cet hôtel semble avoir été constitué à partir de deux maisons présentes sur le cadastre napoléonien (1812) : l´une, à l´est (parcelle C 465), propriété de Jean-François Paris, secrétaire de l´administration de l´hospice, qualifiée de « vieille » dans la matrice et probablement édifiée au 17e siècle ; et l´autre, à l´ouest (parcelle C 463), construite pour Etienne François Galland, menuisier à Aubusson, en 1786 (date portée sur l´élévation sud).

Ce collage expliquerait le décrochement des volumes apparent du côté de la rue Vieille - trace manifeste d´un raccordement entre deux bâtiments différents.

En 1830, selon le plan d´alignement de la Grande Rue établi par le géomètre Callier, l´hôtel particulier était en cours de constitution, puisque seul le nom de Galland apparaît sur ce document. Peut-être est-ce à cette époque que la maison située la plus à l´est fut en partie démolie, et que n´en furent préservés que le soubassement et la tour hors-œuvre de plan hexagonal.

Quoiqu´il en soit, toutes les habitations barrant encore l´accès de la demeure du côté de la Grande Rue avaient alors déjà été détruites, pour permettre l´aménagement d´une cour devant l´hôtel. Par un effet de « retournement », l´entrée principale était en effet devenue celle s´effectuant par la Grande Rue - à cause de l´importance prise par cette voie dans la vie aubussonnaise (couverture du Ruisseau de la Ville, pour y établir le passage de la route royale de Clermont à Limoges).

En 1874, autre date portée sur l´élévation sud, l´hôtel fut agrandi par adjonction de trois nouvelles travées à l´est, sur les fondations de la maison la plus ancienne. Ces trois nouvelles travées furent construites à l´identique, sur le modèle de celles du 18e siècle et les deux façades, côté rue Vieille et côté Grande Rue, furent remaniées pour harmoniser l´ensemble (percement d´une nouvelle entrée sur la rue Vieille, la partie ouest présentant la trace d´une porte plus ancienne murée). L´hôtel reçut aussi, du côté de la Grande Rue, un étage carré supplémentaire - lisible, en élévation, à travers les encadrements en brique des fenêtres de son second niveau.

De nombreuses restructurations intérieures intervinrent également en cette fin du 19e siècle (parquets, cheminées en marbre, lambris de revêtement, plafonds en staff avec corniches et rosaces). Le second étage fut doté d´un balcon filant, devancé par un garde-corps en fer forgé, décoré, en deux emplacements, d´armoiries (non identifiées) surmontées de couronnes de marquis. Ces dernières laissent supposer que tous ces aménagements eurent lieu à l´initiative d´un personnage important - bien que non connu par les archives.

Durant la seconde moitié du 20e siècle, cet hôtel a appartenu à maître Touraille, avocat à Aubusson, également propriétaire de la maison de maître de La Seiglière (Cf. IA23000744).

Périodes

Principale : 17e siècle (incertitude)

Secondaire : 4e quart 18e siècle

Secondaire : 3e quart 19e siècle

Secondaire : 2e moitié 20e siècle

Dates

1786, porte la date

1874, porte la date

Cet hôtel, bâti entre cour et espace postérieur (place), occupe une parcelle traversante, limitée, au nord, par la rue Vieille et au sud, par la Grande Rue. Depuis cette dernière, il est accessible par un portail en ferronnerie, cantonné de deux hautes piles en pierre de section quadrangulaire, ornées de tables à motifs circulaires et surmontées de chapiteaux à tailloirs saillants. Ce portail ouvre sur la cour, fermée, au nord, par la longue façade du logis. Le côté est de la cour est occupé par une petite resserre couverte en appentis, et prenant appui sur le bâtiment mitoyen. En son centre se trouve un puits, avec sa margelle et sa pompe ancienne.

L´hôtel, simple en profondeur, se développe sur un étage de soubassement, éclairé, du côté sud, par de larges ouvertures pratiquées de chaque côté du perron. Il abrite les cuisines d´origine, une écurie et plusieurs caves spacieuses, dont l´une voûtée en berceau.

Le rez-de-chaussée surélevé est accessible par un escalier extérieur droit en pierre (côté Grande Rue) et par une porte à imposte vitrée (côté rue Vieille).

L´élévation nord, sur la rue Vieille, ne comporte qu´un étage carré et un étage de comble ; elle offre une façade à six travées régulières, présentant toutefois un léger décrochement des volumes en son centre. Surmontée d´une corniche, elle est percée de nombreuses fenêtres, avec linteaux en arcs segmentaires et appuis saillants moulurés.

L´élévation sud, sur la Grande Rue, se développe également sur six travées traitées en pierre de taille de moyen appareil, mais sur deux étages carrés et un étage de comble, éclairé par deux lucarnes à fronton cintré. Au rez-de-chaussée, les clefs passantes des fenêtres des seconde et cinquième travées portent chacune un chronogramme : 1786 et 1874. Un bandeau en léger méplat court entre ce rez-de-chaussée et le premier étage, tandis que le second est devancé par un balcon filant établi sur des consoles et fermé par un garde-corps en fer forgé. Accolée à l´angle nord-est de l´hôtel se trouve la tour hors-œuvre de plan hexagonal, formée de trois pans coupés, abritant un escalier en vis, en pierre, qui a manifestement servi d´escalier de service et permet encore un accès indépendant à l´étage de comble et à sa terrasse. Cette tour est coiffée d´un toit conique couvert d´ardoise et sommé d´une girouette. Son élévation a été relativement dénaturée.

Depuis le rez-de-chaussée, un escalier tournant à retours avec jour, en charpente, dessert les étages.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : granite

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

  2. Matériau du gros oeuvre : granite

    Mise en oeuvre : pierre de taille

Toits
  1. tuile plate, ardoise
Étages

étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, 2 étages carrés, étage de comble

Couvrements
  1. voûte en berceau
Élévations extérieures

élévation à travées

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

  2. Forme de la couverture : toit conique

Escaliers
  1. Emplacement : escalier de distribution extérieur

    Forme : escalier droit

    Structure : en maçonnerie

  2. Emplacement : escalier hors-oeuvre

    Forme : escalier en vis sans jour

    Structure : en maçonnerie

  3. Emplacement : escalier intérieur

    Forme : escalier tournant à retours avec jour

    Structure : en charpente

État de conservation
  1. remanié
  2. restauré
Décors/Technique
  1. ferronnerie
  2. sculpture
Décors/Représentation
  1. Representations : chronogramme

  2. Representations : ornement végétal

  3. Representations : armoiries


Précision sur la représentation :

Sur plusieurs clefs passantes des deux élévations est sculpté un décor végétal. Deux d´entre elles (élévation sud) portent les chronogrammes 1786 et 1874. Le second étage de l´élévation sud, du côté de la Grande Rue, est devancé par un balcon filant en fer forgé, orné de motifs végétaux et d´armoiries surmontées de couronnes de marquis.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Creuse , Aubusson , 46 rue Vieille

Milieu d'implantation: en ville

Cadastre: 1812 C 463 à 465, 2007 AN 224

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